Ni déo ni retouche : voici le rituel qui fait durer le parfum toute la journée
Oubliez les pschitts de parfum à la va-vite avant de partir – l’art de se parfumer, c’est toute une cérémonie. Eh oui, la parfumerie n’est pas qu’une histoire de bonnes odeurs : c’est un gouffre olfactif où chacun laisse, derrière lui, une traînée de personnalité aussi marquée qu’une signature manuscrite. Vous pensiez que votre eau de parfum était un simple accessoire ? Détrompez-vous : c’est une pièce de garde-robe à part entière.
La fragrance, extension de l’identité
Choisir son parfum, c’est se dévoiler sans un mot. Chaque note – florale, boisée, marine ou solaire – transmet un message subtil sur notre véritable nature. Le charme d’un accord lumineux, l’assurance d’une note boisée ou l’élan d’une composition florale… Toutes ces subtilités influencent la façon dont on est perçu. Au Moyen-Orient, ce jeu d’expression olfactive est poussé à son paroxysme : l’individualité y est primordiale, comme le rappelle une journaliste dans un article du TheZoeReport.
Dans cette partie du monde, le parfum dépasse la simple coquetterie : il est imprégné de rituels ancestraux. Ce lien intime entre l’individu et sa senteur personnelle fait partie intégrante du tissu culturel local. Ici, chaque fragrance devient le reflet d’une individualité farouchement assumée.
Le layering, secret d’un sillage inoubliable
Oubliez le geste unique du spray sur le poignet : au Moyen-Orient, créer son sillage, c’est orchestrer plusieurs notes et textures pour aboutir à une symphonie unique. La superposition – ou layering pour les intimes – est la règle d’or. On ne parle pas de recouvrir les mauvaises odeurs d’un voile parfumé : il s’agit de composer, patiemment, un vêtement olfactif singulier.
Comment ça se passe concrètement ? Le cérémonial s’articule ainsi :
- Après la douche, on applique une lotion ou un baume corporel parfumé (fondamentale étape préliminaire).
- Puis vient l’huile de musc, décrétée par Mona Kattan (cofondatrice de Huda Beauty), la meilleure alliée pour obtenir une odeur propre et fixer les essences à venir.
- Le rituel se poursuit avec l’application d’huile d’oud directement sur les points de chaleur – au creux des poignets et derrière les oreilles pour une efficacité maximale.
- Enfin, étape la plus jubilatoire : la vaporisation des fragrances, généreusement (on ne lésine pas !), en pratiquant le layering. Il n’est ainsi pas rare de compter trois ou quatre parfums différents portés simultanément dans une même journée.
Ce principe permet à la senteur de durer du matin au soir et, cerise sur le baklava, de laisser derrière soi une empreinte olfactive difficile à décrypter pour la concurrence. Comme le souligne Mona Kattan : Le musc vous donne une odeur propre et aide le parfum à rester plus longtemps, c’est donc une excellente base pour tout ce qui va suivre.
Une fragrance unique que personne ne peut copier
Pourquoi tout ce déploiement d’huiles, de crèmes et de jets parfumés ? Il y a, derrière cette approche, un désir fort de ne surtout pas sentir « comme tout le monde ». Un expert en parfumerie rapporte ainsi qu’en Occident, si vous croisez « La Vie est Belle », vous la reconnaîtrez immédiatement – car il suffit de traverser la rue pour percevoir le même sillage porté par tous.
Dans la région du Golfe, même si l’on utilise ce type de fragrance, elle sera toujours superposée avec des huiles pour obtenir un résultat méconnaissable. Personne ne sait précisément quelle est la composition portée. De quoi garantir une authenticité (et une discrétion) à toute épreuve.
En somme, dans ces rituels orchestrés avec précision, chacune et chacun compose pour soi ce que la haute-couture est au vêtement : un parfum sur mesure, taillé pour durer – sans retouche ni retour en cabine. La magie ? Un sillage tenace qui traverse la journée, aussi unique qu’un sourire spontané.
Alors, prêt à délaisser le simple spray au profit d’un rituel étoffé ? Dans ce domaine, plus c’est personnel, mieux c’est. À vos huiles et bonnes senteurs !

